Le GIE-TOI réunit l’ensemble des acteurs de santé publics et privés de la région (dix établissements de santé) et la fédération des réseaux pour la mise en œuvre d’une plateforme régionale de santé. Son action est très fortement soutenue par l’ARH, "sans laquelle ce type de projet ne pourrait avoir lieu", a précisé Fabrice Fantaisie.
L’objectif premier de la plateforme régionale est la coordination des soins. Elle offre différents outils, comme la mise en service d’un Dossier Patient Partagé Informatisé Réunion/Mayotte (DPPI), qui sera selon Fabrice Fantaisie, le point de convergence des différentes productions médicales qui ont lieu tout au long du parcours du patient (du généraliste de ville en passant par le spécialiste, puis le médecin en établissement court et moyen séjour, jusqu'au médecin de ville par réseau). Les informations seront ensuite disponibles pour tous les soignants de la chaîne. Une messagerie sécurisée, véritable "outil complémentaire", concerne les échanges de "point à point" entre les professionnels de santé. Des dossiers de réseaux de santé vont également être offerts par la plateforme.
A propos du DPPI, la question du droit du patient (gestion du consentement, accès à son dossier, habilitation du personnel soignant) est primordiale. C’est ainsi qu’un "socle de services infrastructures" (identité, annuaire…) sur lequel reposent tous les services fonctionnels est mis en place pour les professionnels, a indiqué Fabrice Fantaisie.
Ce projet est réalisé en collaboration étroite avec le GIP-DMP dans le cadre des expérimentations régionales. A la suite d'un appel d’offres, c’est la société Sqli avec la suite logicielle IdéoSanté qui a été retenue.
Le découpage du projet se fait selon plusieurs axes: plateforme régionale de santé, adaptation des logiciels médicaux, plateforme d’interopérabilité, stratégie de passage à l'échelle (en particulier identification des transferts patients).
Fabrice Fantaisie a rappelé la situation particulière de la Réunion et Mayotte, deux régions éloignées de 10.000 km de la métropole, qui sont en termes d’évolution démographique parmi les plus dynamiques de France hors métropole. L’offre sanitaire et sociale doit soulever deux défis: combler les lacunes issues du retard de développement économique et accompagner l’augmentation de la population et son vieillissement, a-t-il ajouté.
Par rapport à la métropole, ces deux régions doivent faire face à des problèmes de taux d'équipement et à une disparité entre le nord et le sud. Si le nord est ainsi mieux doté en établissements, en revanche, la capacité en termes de lits et de places se révèle inférieure à celle du sud. Enfin, concernant la carte des soins dits de proximité (médecins généralistes, dentistes, pharmaciens, infirmiers…), la densité de l’offre est de 37,8 pour 1.000 habitants par rapport à une moyenne nationale en métropole de 40, a indiqué Fabrice Fantaisie.
La Réunion doit véritablement rattraper son retard par rapport à la métropole, a-t-il estimé. Les taux d’équipements sont largement insuffisants et les structures d’hébergement pour personnes âgées sont relativement peu nombreuses.
Il existe aujourd’hui des obstacles au projet de plateforme, jugé complexe, avec des problèmes de financement (existence de plusieurs financeurs…), de disponibilité des équipes et d’usage de la carte CPS, auxquels s'ajoute une prudence de la part des éditeurs. Les conséquences de tels obstacles sont grandes et peuvent faire "flotter" le projet. Il est donc important de pouvoir échanger afin de mutualiser les efforts et faire part des expériences communes pour le succès du projet, a soutenu Fabrice Fantaisie./eg/ajr
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