Les bracelets d’identification à code-barres sont "proposés depuis septembre 2010 à tous les patients hospitalisés et à ceux arrivés par les urgences", indique Stéphanie Bascou, référente du groupe identito-vigilance du CH de Montluçon, dans un entretien à TICsanté.
Le formulaire de refus mis à disposition des intéressés n’a pas servi jusqu’à présent, assure-t-elle, sans doute en raison de la pédagogie des personnels soignants, relayée par un affichage interne et une campagne de communication dans les médias locaux.
Ce nouveau mode de prise en charge administrative complète les nouvelles procédures de vérification et de saisie des identités, mises en œuvre depuis 2009 pour résorber les 6.000 doublons recensés l’année précédente.
La récurrence des approximations orthographiques et des dates de naissance erronées ont justifié la "demande de pièce d’identité à l’accueil, en plus de la carte Vitale et d’une éventuelle attestation de complémentaire santé", rappelle Valérie Picarelli, également membre du groupe identito-vigilance de l’établissement.
Une trentaine de cadres de santé ont été formés à ces nouvelles pratiques, tandis que les personnels médicaux et soignants ont été avertis de ces évolutions par le placardage d’annonces dans les locaux et la diffusion de notes jointes aux bulletins de salaire, ajoute-t-elle.
Ces mesures "étaient un préalable à la mise en place des bracelets", affirme Stéphanie Bascou. L’établissement doit désormais "vérifier s’il y a une diminution du nombre d’erreurs d’identification. Ces cas passent souvent inaperçus, mais on reçoit tout de même des fiches de signalement de certains services, en particulier le laboratoire", précise-t-elle.
Cependant, le projet du CH de Montluçon répond aussi aux exigences de la certification V2010 des établissements de santé, délivrée par la Haute Autorité de Santé (HAS). "L’identification fiable et unique du patient à toutes les étapes de sa prise en charge et à chaque venue" en est même l’un des 13 critères prioritaires.
"Lors de la dernière visite de certification en 2009, les experts [de la HAS] nous ont encouragé à persévérer", souligne Valérie Picarelli. Le CH de Montluçon a obtenu la certification V2007 "avec suivi" en mai 2009 et la prochaine visite d’évaluation est attendue "fin 2011", annonce-t-elle.
Dans ce contexte, "il n’a pas été très compliqué de convaincre la direction" de l’établissement de généraliser les bracelets à code-barres, poursuit-elle. La perspective de la certification V2010 "a permis d’obtenir les crédits pour financer" ces équipements, confirme Stéphanie Bascou.
Le CH de Montluçon a acquis 22 imprimantes HC100, pour un montant d’environ 13.000 euros, détaille Franck Riout, responsable du marché santé en France de Zebra Technologies. Le marché a été attribué en mai 2010 à la société Jam France, basée à Pringy (Haute-Savoie), revendeur agréé du fabricant américain.
L’établissement a également acquis 22.000 bracelets Z-Band, pour environ 4.000 euros supplémentaires, dans le cadre d’un marché complémentaire, renouvelable chaque année. Selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé, le CH de Montluçon a accueilli plus de 18.500 patients en hospitalisation et enregistré plus de 27.000 passages aux urgences en 2008.
Par ailleurs, Zebra revendique 6 autres signatures de contrats en 2010, avec les CH d’Aubenas (Ardèche), de Maubeuge (Nord) et Saint-Chamond (Loire), ainsi qu’avec les cliniques de Marignane, Vitrolles (Bouches-du-Rhône) et Mareuil-lès-Meaux (Seine-et-Marne).
L’entreprise prévoit de répondre à l’appel d’offres d’un autre CH en Bourgogne et fait état de "discussions avec trois groupements de cliniques". Cette prospection semble privilégier le secteur privé, qui "commence à se pencher sur la question de façon assez sérieuse" et dont "les cycles de décision sont inférieurs à 6 mois", remarque-t-il./gb/ar
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