Créée en 2017, Qare propose une solution de téléconsultation dans plus de 50 spécialités médicales.
En 2019, la société a bouclé une levée de fonds de 20 millions d'euros auprès de Kamet Ventures pour financer son développement et procédait à la nomination d'Olivier Thierry comme PDG, rappelle-t-on.
Elle a commencé l'année 2020 en intégrant la première promotion French Tech 120 en janvier. Pour rappel, cette promotion distingue les start-up françaises au fort potentiel de développement et à l’impact sociétal positif.
Toutefois, Qare n'en oublie pas sa mission principale: promouvoir la téléconsultation et favoriser son adoption par la population et le monde médical.
"En 2019, il y avait un certain scepticisme vis-à -vis de la téléconsultation, de la part des médecins et des patients. En 2020, et à plus forte raison depuis le premier confinement, on est passé au-delà de ce scepticisme, la pratique est rentrée dans les mœurs et est devenue une véritable option d'accès aux soins, une alternative à un déplacement à l'hôpital ou à renoncer à consulter", s'est félicité Olivier Thierry, PDG de Qare.
"L'adoption passe par le temps. Au début, il y a toujours les early adopters, puis il y a le bouche-à -oreille qui fait son travail. Lors du premier confinement, beaucoup de médecins et de patients n'ont pas eu d'autre choix que de se tourner vers la téléconsultation et en se jetant à l'eau, contraints, ils se sont rendu compte que cela fonctionne", a complété le Dr Alexandre Maisonneuve, cofondateur et directeur médical de Qare.
"Aujourd'hui, nous sommes reconnus pour notre expertise et les services innovants que nous proposons aux praticiens et aux patients. Nous sommes récompensés pour cela, nous faisons partie du top 3 des applications de santé les plus téléchargées", a-t-il poursuivi.
Avec "près de 1 million de téléconsultations" enregistrées en 2020, contre "environ 100.000 en 2019", Qare a bénéficié du boom de la télémédecine provoqué par la crise sanitaire du Covid-19 et les mesures de confinement adoptées dans le cadre de la stratégie gouvernementale. "Mais pas seulement !", a insisté le PDG de la société.
Saluant une "forte augmentation du nombre de téléconsultations de spécialité", Olivier Thierry a aussi noté une baisse des vidéoconsultations liées à la "bobologie" et "une forte adoption de la pratique par les seniors".
2020 fut également l'occasion pour Qare de développer son activité en santé mentale et début février, la société a racheté Doctopsy.
L’intégration des équipes et des services développés par la jeune pousse autour de la téléconsultation et du suivi des personnes atteintes de troubles psychiques est venue renforcer l'offre en médecine de spécialité de Qare.
La crise sanitaire de Covid-19 et ses impacts sur la santé mentale ont amené Qare à définir une nouvelle offre destinée aux entreprises, aux universités et aux écoles pour accompagner "les nouveaux modes d’organisation du travail et les étudiants, plus isolés et soumis à des situations de mal-être", ont expliqué les deux dirigeants de la société.
Ainsi, la nouvelle offre repose sur le renforcement de la prévention et du suivi médical. Elle veut répondre aux besoins d’accompagnement en santé mentale via "un bouquet de services et de solutions":
- des conférences et des ateliers de prévention avec l’équipe médicale de Qare, ainsi que du contenu médical mis à disposition
- l’accès sans avance de frais à la solution de téléconsultation Qare 7j/7, pour des téléconsultations auprès de praticiens issus de plus 50 spécialités
- des objets connectés disponibles sur site pour les infirmeries
- des programmes d’accompagnement individualisé sur mesure (risques psycho-sociaux (RPS), troubles musculo-squelettiques (TMS), addictions, nutrition, aidants…) avec un médecin référent.
Chaque organisation sera accompagnée d’un responsable Qare et d’un médecin référent qui peuvent, en cas d’épidémie ou de crise sanitaire, activer une cellule de crise en moins de 48 heures.
Membre de l'association Les Entreprises de télémédecine (LET), Qare se joint à l'appel lancé par la structure le 10 novembre dernier en vue de "construire une véritable filière industrielle et accorder aux sociétés de télémédecine un statut d'acteurs de soins à part entière".
"Pour tous les industriels, l'enjeu est de structurer la filière de l'e-santé française. Avant la crise du Covid-19, la réglementation relative au remboursement de la téléconsultation était assez contraignante. Très vite, nous sommes passés au 'tout est permis', y compris la téléconsultation par téléphone ou Skype, ce qui pose question en termes de confidentialité et de sécurité des données. Aujourd'hui, nous souhaitons un juste milieu avec une filière structurée, qui soit promue par les pouvoirs publics", a expliqué le PDG de Qare.
"Nous voyons la téléconsultation non pas comme une fin en soi mais comme un marchepied vers une nouvelle manière de pratiquer la médecine. Ce que nous voulons faire, c'est d'abord enrichir la téléconsultation avec des objets connectés, des outils qui permettent d'améliorer le tri, le pré-diagnostic, la prise en charge des patients ou encore l'observance des traitements. Nous voulons construire un tas de choses pour rendre la téléconsultation plus riche", a-t-il complété.
"Nous n'avons pas vocation à être des acteurs de la télésurveillance car nous ne pouvons pas faire tous les métiers et le nôtre: c'est la téléconsultation. En revanche, nous pouvons travailler avec des acteurs de la télésurveillance qui, eux, veulent travailler avec des acteurs de la téléconsultation. Nous allons enrichir notre offre en téléconsultation et c'est tout l'objet de notre programme pour 2021 et 2022", a précisé le Dr Alexandre Maisonneuve.
"Notre stratégie est double: elle repose sur le suivi des patients, l'accès aux soins et le temps médical disponible. Notre ADN médical nous différencie d'autres acteurs de la télémédecine. Nous avons un médecin parmi nos fondateurs, nous avons une direction médicale et nous sommes fournisseur d'un service d'accès aux soins de qualité", a-t-il ajouté.
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