"Depuis la mi-mai, l'assurance maladie a appelé 5 millions de personnes dans le cadre du contact-tracing", ce qui représente "un peu moins d'un Français sur 10", a rapporté Thomas Fatome.
Il a néanmoins concédé que l'assurance maladie avait rencontré des difficultés lors de la reprise de l'épidémie. Ainsi, la Cnam avait réussi à joindre seulement 85% des patients positifs et 70% des cas contacts pendant la semaine du 23 au 29 octobre, rappelle-t-on.
Alors que l'assurance maladie effectue un "retex [retour d'expérience]" du contact-tracing, le DG de l'assurance maladie examine plusieurs questions: existe-t-il un moyen "de maximiser" ce taux "pour être près de 100% d'appels?" Est-il possible de "mieux accompagner les personnes dans la pratique du test"? "[Peut-on] appeler les personnes à sept jours pour vérifier qu'ils ont bien fait leur test?"
"On est en train de faire cette revue des pratiques opérationnelles pour voir à chaque fois [si] on peut s'adapter", a-t-il précisé.
Thomas Fatome a également expliqué qu'"un objet de travail" engagé avec Santé publique France et avec le ministère des solidarités et de la santé questionne la pertinence de mettre en place un "rétro-tracing" au moment du déconfinement.
"L'objectif c'est, au-delà d'un tracing qui aujourd'hui, permet d'identifier ce que le patient positif a fait depuis sa positivité présumée", de permettre "de remonter à l'origine de sa contamination" et ainsi "d'identifier des moments ou des lieux" de départ de chaînes de contamination.
Il a précisé demeurer "pruden[t]" sur ce sujet car c'est "en cours d'instruction". Cette approche viendrait "complét[er]" le contact-tracing actuellement mis en place.
Interrogé par APMnews/TICsanté sur la possibilité depuis le début de semaine pour l'assurance maladie de faire appel à des sous-traitants pour le traitement de Contact Covid, Thomas Fatome a annoncé ne pas avoir "à ce stade", pris de décision. "On n'exclut pas, pour des opérations de back office, éventuellement de pouvoir utiliser des prestataires", a-t-il néanmoins précisé.
S'agissant des tests antigéniques, Thomas Fatome a estimé que "manifestement les choses démarrent plutôt bien", avec une "montée en charge" encore "progressive mais relativement rapide".
Ainsi, près d'un million de tests antigéniques ont "été délivrés par les pharmaciens" et "[le 17 novembre], dans nos bases de facturation", environ 250.000 tests avaient "été réalisés depuis la fin du mois d'octobre". La direction générale de la santé (DGS) a fait remonter le 17 novembre que, depuis début novembre, près de 33.000 tests antigéniques positifs étaient dénombrés.
Le budget alloué à ces tests "dépendra de la montée en charge du dispositif", a-t-il précisé. "A ce stade, on a, dans nos bases de données, 14 M€ qui ont été facturés, remboursés par l'assurance maladie", trois semaines après la mise en place de ces tests, a-t-il expliqué.
Concernant les difficultés rencontrées par les pharmaciens pour accéder au système d'information de traçage de l'épidémie de Covid-19 Sidep, Thomas Fatome s'est dit "raisonnablement confiant" sur un déblocage de la situation d'ici la fin de la semaine.
S'agissant des autres sujets liés à la crise Covid, Thomas Fatome a observé que les téléconsultations sont reparties à la hausse "sur les 15 premiers jours de novembre" avec près de 500.000 téléconsultations par semaine, contre environ 50.000 avant le deuxième confinement.
Interrogé sur le recours aux soins dans ce second confinement, il a estimé qu'il était "trop tôt" pour avoir des éléments sur ce sujet et a annoncé qu'il "essayer[a] de partager des premiers chiffres" durant la "première quinzaine de décembre".
Et concernant le dispositif mis en place par la Cnam pour financer les interventions des médecins et des infirmiers libéraux en Ehpad, le DG de l'assurance maladie a estimé qu'il s'agissait d'un "renfort ponctuel", se disant peu confiant sur la pérennité du système après la crise.
Le DG de l'assurance maladie a enfin listé quatre "priorités" de l'assurance maladie pour les mois à venir. Il a ainsi cité la mise en "mouvement [de la] feuille de route numérique en santé".
Il a annoncé avoir engagé "des travaux de rénovation assez profonde" sur les opérations de "gestion du risque maladie et [de la] maîtrise médicalisée", avec pour objectif une rénovation "en profondeur de nos modes d'action" au premier trimestre 2021.
Les troisième et quatrième priorités concernent respectivement "l’accès aux droits, accès aux soins" et la "fraude". Sur ce dernier point, il souhaite "répondre aux critiques" notamment formulées par un rapport parlementaire adopté début septembre par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la lutte contre la fraude aux prestations sociales.
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