Pré-existant mais favorisé par l'épidémie de Covid-19 et les mesures sanitaires de confinement, le télésoin est devenu en 2020, la "nouvelle modalité de prise en charge des patients, à distance", a souligné la HAS sur son site.
"Le télésoin est une forme de pratique de soins à distance utilisant les technologies de l'information et de la communication. Il met en rapport un patient avec un ou plusieurs pharmaciens ou auxiliaires médicaux dans l'exercice de leurs compétences", a défini l'agence dans sa fiche.
Saisie par le ministère des solidarités et de la santé pour "accompagner la mise en œuvre du télésoin", la HAS a ainsi, planché sur la définition "pour chaque catégorie de professionnels, les situations de soins, le périmètre et les publics pour lesquels les actes de télésoin sont à exclure".
"La consultation des parties prenantes et l’analyse de la littérature n'ont pas permis d'identifier, a priori, des catégories de professionnels, des situations cliniques, un périmètre ou des publics qui devraient être exclus du télésoin", à l’exception des soins nécessitant un contact direct en présentiel avec le patient ou un équipement spécifique non disponible auprès du patient, a d'ores et déjà conclu la HAS dans le cadre de ses travaux pour rédiger sa première fiche sur les critères d’éligibilité.
"Le télésoin est d'autant plus pertinent que la relation patient-professionnel est bien établie, néanmoins un premier soin à distance peut être pertinent dans certaines situations et pour certaines professions car il facilite l’accès au soin. Le professionnel peut alterner soin en présentiel et télésoin, s’il l’estime nécessaire", a noté la haute autorité dans sa fiche.
"En revanche, des critères d'éligibilité à vérifier en amont de la réalisation d’un soin à distance ont été identifiés", a-t-elle fait savoir.
Ainsi, pour établir l'éligibilité du patient, le professionnel de santé doit s’assurer de la possibilité de réaliser un soin à distance en fonction:
- de la situation clinique du patient
- de la capacité du patient à communiquer à distance et à utiliser les outils technologiques
- de facteurs physiques, psychologiques, socio-professionnels, familiaux
- de la nature du soin: le télésoin n’est pas adapté aux situations nécessitant un contact direct en présentiel entre le professionnel et le patient, ou nécessitant un équipement spécifique non disponible à proximité du patient (ex : massages, vaccinations, pansements, adaptation ou ajustement d’une orthèse ou d’une prothèse…)
- de l’existence d’exigences spécifiques concernant les locaux, les équipements ou le matériel
- de la disponibilité des données nécessaires à la bonne réalisation du soin et à la prise en charge ultérieure du patient (traçabilité du télésoin, nécessité de partager le compte-rendu du télésoin, possibilité de transmettre une prescription…).
"Le patient peut être accompagné lors de la réalisation du soin à distance (professionnel de santé, proche, aidant, interprète…). Pour les mineurs de 18 ans, la présence d’un des parents majeurs ou d’un majeur autorisé est nécessaire", a également indiqué la HAS.
Dans le cas où le patient est éligible et "comme dans le soin en présentiel", le télésoin s'exerce "dans le respect des lois et règlements applicables (règles d’exercice de chaque profession, déontologie, recommandations de bonnes pratiques, confidentialité des données médicales échangées au sein de l’équipe de soins)" et "s'inscrit dans le parcours de soins du patient coordonné par le médecin traitant".
Si le patient n’est pas éligible au télésoin, la HAS a rappelé que le professionnel doit alors proposer au patient "une prise en charge alternative, adaptée à sa situation".
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