Cette étude a été réalisée entre septembre 2008 et juillet 2009 en partenariat avec Air liquide santé, l'Appamed (Syndicat de l'industrie des dispositifs de soins médicaux), Europ Assistance France, le laboratoire Paul Hartmann, Sanofi-Aventis et le Snitem (Syndicat national de l'industrie des technologies médicales). Elle a bénéficié du soutien d'associations de patients: la Fédération française des associations et amicales de malades insuffisants et handicapés respiratoires (FFAAIR), France Alzheimer Paris-Ouest et la Ligue contre le cancer, informe Diane d’Audiffret.
Un comité d’experts constitué d’une vingtaine de personnes et réunissant l’ensemble des acteurs concernés par la problématique s’est mis en place. Représentants de patients, professionnels de santé, industriels, institutionnels, économistes, consultants (...) ont travaillé sous la forme de différents groupes et ont analysé quatre parcours de patients: insuffisants respiratoires, diabétiques de type II, patients atteints d’un cancer et personnes âgées dépendantes. L'objectif étant d’"analyser les freins majeurs au développement de la prise en charge à domicile" et d’"identifier les principaux besoins pour son développement", mentionne Diane d'Audiffret. La finalité étant d’émettre des propositions pour optimiser la prise en charge à domicile, explique-t-elle.
Cette étude révèle que si de nombreux acteurs se sont mobilisés ces dernières années, les initiatives restent segmentées en trois types de prise en charge: l’HAD (hospitalisation à domicile), le SAD (soin à domicile) et le MAD (maintien à domicile). "Les frontières entre ces systèmes doivent être précisées car elles sont à ce jour assez floues et mal organisées", tout comme "l’articulation entre les différentes organisations et les équipes", observe Diane d'Audiffret. Le passage d’une structure à l’autre demeure problématique.
Plusieurs freins persistent au développement de la prise en charge à domicile: "un manque d’interactions et de partage d’informations entre les acteurs intervenant au domicile d’une personne"; "des difficultés pour innover et expérimenter dans le domaine du domicile"; "un manque de contrôle ou d’évaluation des dépenses allouées à la prise en charge à domicile".
Il existe un cloisonnement des secteurs sanitaire et social ainsi qu'une multiplicité des intervenants, qui limitent la coordination entre les acteurs du domicile. Un manque d’outils interopérables et de protocoles ont pour conséquence un défaut d’échanges pluridisciplinaires et de transmissions d’informations, révèle l’étude. Il n’existe pas non plus de fluidité du système de prise en charge à domicile en raison d’une absence de régulation de l’offre.
Par ailleurs, sont constatés "une difficile délégation des tâches et un manque de lisibilité de l’offre, de traçabilité et de continuité entre l’hôpital et la ville. Il manque également un dossier partagé médico-social et un cadre juridique, ainsi que des normes pour passer à la pratique réelle de la télémédecine et des technologies pour l’assistance à l’autonomie", précise l’étude. Des craintes liées à la dématérialisation sont aussi formulées.
Les financements des expérimentations sont envisagés sur du "court terme" et des critères d’évaluation définis en amont (...) manquent cruellement, pointe l’étude. Une insuffisance d’organisation et de contrôles des prestations et des aides financières sont aussi déplorés.
Bon nombre d'initiatives ont cependant été développées pour la prise en charge à domicile mais de manière aléatoire, commente la responsable de missions. Un centre national de référence (CNR) pour la prise en charge de la santé à domicile et de l’autonomie a été créé et "ses orientations stratégiques sont actuellement en train d’être définies". Il doit permettre de structurer la filière de la prise en charge. Différents types d’industriels ont également investi dans ce domaine et des financements ont été déployés./eg/ar
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