Les présidents des trois pôles de compétitivité ont insisté sur la nécessité d’établir un partenariat "inter-pôles" et sur l’importance de mutualiser leurs diverses compétences, afin de "favoriser l'innovation collaborative et de travailler entre écosystèmes". Les axes prioritaires fixés dans le cadre de ce partenariat concernent "la gestion des connaissances et la modélisation et simulation en biologies, pharmacie et médecine", "les dispositifs médicaux et la robotique", "l’imagerie numérique", ainsi que "l’e-santé et la télémédecine".
Cap Digital est un pôle de compétitivité des contenus, des services et des médias numériques, "plutôt impliqué dans la robotique et les jeux vidéos", indique son président, Henri Verdier. Pour le pôle System@tic Paris Région, l'activité des 450 établissements d'Ile-de-France qu'il représente se focalise sur la conception, la réalisation et la maîtrise des systèmes complexes. Selon son président, Dominique Vernay, "les logiciels et systèmes embarqués, la sécurité des SI, ainsi que les capteurs et les technologies de l’Internet et du Web 2.0, font partie des technologies clés de System@tic". Quant à Medicen Paris Région, c’est un pôle de compétitivité consacré aux hautes technologies pour la santé et aux nouvelles thérapies, regroupant "plus d’une centaine d’entreprises dans le domaine de la pharmacie, de l’imagerie et des biotechnologies", souligne son président, Emmanuel Canet.
Ce partenariat doit permettre "le renforcement des sociétés de Medicen, System@tic et Cap Digital", avec notamment une accélération du développement des sociétés de Medicen par intégration des technologies disponibles dans System@tic et/ou Cap Digital, détaille Dominique Vernay. Il doit aussi permettre "la création de nouvelles entreprises dans le domaine de l’e-santé", souligne-t-il. Alors qu'il s'agit d'un domaine dont on parle depuis longtemps, il n'y a pas encore selon lui "une assise industrielle suffisamment forte". L'association des trois pôles devrait assurer "le développement de nouveaux outils pour la recherche médicale".
Selon le président de Medicen Paris Région, Emmanuel Canet, les enjeux de ce partenariat sont d’une part, de faciliter l’accès à l’innovation et d’accroitre le transfert de l’innovation des organismes de recherche vers le secteur industriel et d’autre part, d’accélérer la mise sur le marché de ces innovations. Il s’agira alors de "soutenir le développement des filières des industries de la santé", de "favoriser l’émergence d’une communauté de pensée, d’objectifs et d’actions, centrée sur l’innovation".
La stratégie du partenariat est axée autour de trois priorités pour la recherche et le développement: la médecine translationnelle, les outils biologiques à usage industriel et le bionumérique, ainsi que la bioinformatique, énumère Emanuel Canet. Trois axes importants ont été établis pour la bioinformatique : intégration et modélisation, développement des interfaces cerveau-machine et e-santé. Le domaine de l’e-santé est "essentiel", affirme le président de Medicen Paris Région. "Il ouvre la voie à des changements majeurs dans l’organisation des soins, dans les pratiques médicales et les pratiques industrielles".
Il y a une forte complémentarité entre les trois pôles compte-tenu des enjeux et spécificités des acteurs, note Emanuel Canet. "Ce partenariat est en effet une opportunité de rapprocher nos cultures industrielles et d’avoir une meilleure connaissance réciproque des offres et des besoins". C’est aussi une occasion "de mieux décloisonner l’écosystème, d’être à même de bien définir les priorités et de faire en sorte de faire émerger les projets co-labellisés à l’échelon de ces trois pôles", souligne-t-il.
Le plan d’actions 2010 de ce partenariat se fractionnera en trois étapes, précise Dominique Potier, directeur Recherche et Technologie, System@tic. La première a eu lieu vendredi avec le "workshop d’émergence de propositions innovantes TIC et Santé". "Une quarantaine d’idées de projets sont mises sur la table et nous visons pour échéance les prochains appels à projets Feder 4 (Fonds Européen de Développement Régional) et FUI 10 (Fonds Unique Interministériel) qui devraient être lancés fin février", avance-t-il.
La seconde étape aura lieu de janvier à mai 2010. Elle sera relative à des travaux d’approfondissement des différents thèmes afin de préciser leurs périmètres et identifier leurs priorités. Un groupe de réflexion va être mis en place et organisé en sous groupes (un par thématique). "Avec le soutien d’un cabinet de consultant, un document commun d’une quinzaine de pages précisant notre feuille de route pour les prochaines années va être élaboré pour chacun des quatre axes", informe Dominique Potier. Enfin, au cours de la dernière étape, il s’agira de conduire un second "workshop d’émergence de propositions" avec comme échéance fixée le second appel à projets FUI 11 et Feder 5./eg/vr
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