A leur tour, les groupes de cliniques privées communiquent ces dernières heures pour présenter les solutions digitales qu'ils mobilisent afin d'épauler soignants et patients, et de répondre à l'urgence de la crise sanitaire.
Pour rappel, sept cliniques du Grand Est ont annoncé le 21 mars être préparées à accueillir en réanimation des patients atteints de Covid-19 pour épauler les hôpitaux publics de la région en tension depuis le début de l'épidémie et la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), dans un communiqué paru le 23 mars, appelait à solliciter davantage les établissements privés.
Ainsi, en parallèle des mesures logistiques et de la mobilisation des ressources humaines opérées par les cliniques pour aider à enrayer l'épidémie de Covid-19, Elsan propose à ses médecins d’utiliser plusieurs plateformes de téléconsultation de ses partenaires.
Un arrêté publié le 24 mars au Journal officiel est venu rappeler les dispositions relatives à la télésanté dans le cadre exceptionnel de lutte contre l'épidémie de Covid-19, rappelle-t-on, alors que la télémédecine est présentée par les pouvoirs publics comme une solution pour garantir la continuité des soins de tous les patients et le suivi de ceux atteints ou suspects de coronavirus, tout en protégeant les professionnels qui les soignent et les autres patients.
"Afin d’aider la médecine de ville à gérer la crise sanitaire actuelle et éviter l’afflux de patients dans les cabinets médicaux, Elsan, leader de l’hospitalisation privée en France, met à disposition de ses médecins des services de téléconsultation", a annoncé le groupe dans un communiqué diffusé le 24 mars.
"Pour limiter la propagation du Covid-19, la consultation vidéo est en effet une solution permettant d’orienter les patients, les soigner et les suivre à domicile tout en respectant les consignes de distanciation sociale", a souligné Elsan.
Pour cela, le groupe a mis en avant trois solutions gratuites pendant toute la durée de la crise pour permettre aux soignants d’échanger avec de nouveaux patients sans qu’ils les aient déjà suivis, notamment:
- Doctolib qui met à disposition gratuitement son outil de téléconsultation en mars et en avril
- Qare et son service de télémédecine
- Maiia (cette plateforme de Cegedim est née de la fusion de la société Docavenue -groupe Cegedim- et son service de prise de rendez-vous en ligne, RDV médicaux, acquis en février 2019, a-t-on appris le 19 mars).
"Une fois installées, ces plateformes qui sont prêtes à former les médecins, leur permettent d’organiser leurs consultations vidéos et de mettre en place un moyen de communication avec leurs patients pour avoir accès à leur dossier et émettre si besoin des prescriptions. Les consultations peuvent être facturées au tarif habituel, le tiers payant est également possible et le paiement est sécurisé", a expliqué Elsan. "Afin d’être protégé, le médecin doit simplement prévenir son assurance."
Le groupe Vivalto Santé met aussi à disposition de ses 2.400 praticiens et 9.100 salariés une gamme d'outils digitaux destinés à les accompagner dans leur travail et les aider à lutter efficacement contre le Covid-19 et sa propagation.
"Afin de faciliter et de fluidifier les échanges entre les patients et le personnel soignant, le groupe Vivalto Santé a déployé différents outils digitaux. Certains d’entre eux plus spécifiques sont également mis à la disposition des salariés et du personnel soignant pour communiquer en interne", a expliqué le groupe dans un communiqué le 26 mars.
Ainsi, en externe, Vivalto a mis en avant quatre solutions:
- pour permettre au patient de réaliser les démarches administratives et le suivi pré- et post-hospitalisation, le groupe propose l'application mobile et web Vous
- pour assurer le suivi des patients chroniques, le groupe de cliniques privées plébiscite l'utilisation de la plateforme Vivalto Life
- comme Elsan, le groupe Vivalto recommande l'usage de la solution de téléconsultation de Doctolib "en cours de déploiement"
- pour la transmission des courriers, compte rendu vers la médecine de ville, le dossier médical partagé (DMP) et "prochainement, vers les patients par messagerie sécurisée", le groupe a fait appel à la solution développée par Lifen.
Concernant sa communication en interne, le "partage documentaire" se fait via SharePoint, l’information vers l’ensemble des professionnels de santé Vivalto s'opère via le portail intranet Vivacité2 et plusieurs "solutions de télétravail" ont été mises en place par la direction des systèmes d'information (DSI) du groupe, a fait savoir Vivalto Santé à TICsanté le 26 mars.
Le groupe privé d'hospitalisation DocteGestio a annoncé le 20 mars développer des outils de transmission numérique dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Reprenant l'anaphore du président de la République, Emmanuel Macron, le groupe a affirmé dans son communiqué que "pour gagner une guerre, maîtrise et transmission de l’information sont essentielles" et s'est engagé à "travailler sans relâche pour fluidifier cette circulation".
Concrètement, il s'agit pour DocteGestio du développement d'applications numériques internes "pour faciliter les missions des acteurs de terrain, les dégager au maximum de leurs besoins administratifs et leur permettre d’accéder aux dernières informations".
"Les centres de santé sont désormais équipés pour effectuer des téléconsultations permettant ainsi des relations sécurisées entre les praticiens et les patients", a-t-il été, par ailleurs, annoncé sans plus détails sur la solution utilisée.
Les établissements d’accueil de personnes âgées "utilisent les possibilités de communication grâce aux applications et outils numériques pour briser l’isolement des résidents confinés" par sécurité, en les mettant en contact avec leurs familles, a anticipé le groupe, alors que le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a appelé le 23 mars à "organiser la solidarité" pour lutter contre l'isolement des aînés.
Pour développer ces outils, Doctegestio s'est appuyé sur "ses acteurs Amapa, Doctocare et Popinns", a-t-il expliqué. Pour rappel, Amapa est l’opérateur médico-social du groupe, Doctocare représente le métier santé de DocteGestio et Poppins est une chaîne de résidences et d'hôtels, filiale du groupe.
Interrogé par TICsanté, le groupe Ramsay santé a déclaré "qu’à l’heure actuelle, [il] analyse les outils en présence et les besoins de ses praticiens pour prendre une décision" sur les solutions retenues dans le contexte actuel de crise du coronavirus.
Egalement sollicité par TICsanté, le groupe Hospi Grand Ouest (HGO) n'a pas donné suite.
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