Le sondage a été réalisé par Internet au mois de novembre 2019 auprès d'un échantillon représentatif de 3.012 Français âgés de 18 ans et plus, parmi lesquels 2.630 ont eu une consultation l'année précédente en cabinet (84%) ou à l'hôpital (60%), et auprès de 522 professionnels de santé: 116 médecins généralistes, 138 spécialistes et 268 infirmiers, précise-t-on.
Parmi les professionnels de santé interrogés ayant déjà fait au moins une téléconsultation, 6% sont des infirmiers et 13% des médecins.
Près de la moitié (47%) souhaitent y avoir recours, et 39% des patients. Ils sont 60% à estimer qu'ils y auront recours à l'avenir.
Les raisons citées par les répondants n'ayant jamais effectué de téléconsultation sont surtout le manque d'outils nécessaires (50%) et la préférence donnée aux consultations en présentiel (33%).
Les professionnels ayant déjà fait une téléconsultations utilisent des outils très divers: la vidéotransmission proposée par une plateforme (45%), la webcam et le téléphone (35%), les messageries Skype, WhatsApp ou Facetime (27% ) et/ou cabine de téléconsultation (6%).
Dans plus de la moitié des cas (57%), le patient était chez lui ou chez un proche. Les établissements de santé (27%) et les Ehpad (22%) sont aussi des lieux où les patients ont recours aux téléconsultations.
Interrogés sur "les sentiments que leur inspirent la télémédecine", 66% des infirmiers estiment qu'elle fait gagner du temps au médecin, contre 47% de ces derniers. A l'inverse, 79% des médecins pensent qu'elle facilite la vie du patient contre 66% des infirmiers.
Un professionnel sur trois (30%) a une "assez mauvaise" ou "très mauvaise opinion" de la télémédecine. Les infirmiers sont plus critiques: 29% d'entre eux ont une "assez mauvaise opinion", contre 25% chez les médecins. Dans les deux catégories, seuls 3% des répondants ont une "très mauvaise opinion".
Les infirmiers sont aussi plus inquiets que les médecins: 39% d'entre eux ont déclaré que la télémédecine leur faisait peur, contre 31% des médecins.
Les deux tiers (62%) des interrogés estiment que la télémédecine est "une bonne chose pour la qualité des soins en France", notamment la télé-expertise (85%) et la télésurveillance (76%).
Ils plébiscitent à 87% l'accompagnement du patient par un professionnel pendant la téléconsultation, en particulier parce qu'il pourrait compléter les actes de soins (44%) ou aider le patient (30%).
Par ailleurs, 70% des professionnels interrogés estiment que la télémédecine "déshumanisera la relation entre le médecin et son patient", 69% qu'elle "crée des risques de piratage des données de santé" et 66% des risques d'erreurs médicales plus importants.
De même, 59% des patients interrogés seraient prêts à refuser une téléconsultation proposée par leur médecin "parce que c’est trop impersonnel", et 20% pour des raisons liées aux technologies utilisées.
En un an, un peu plus de 60.000 actes de téléconsultation ont été facturés à la Cnam, alors que l'étude d'impact de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2018 sur le remboursement de droit commun avait tablé sur 500.000 téléconsultations prises en charge en 2019, rappelle-t-on.
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