La transformation de Medasys en Dedalus France, liée au rachat par le groupe italien Dedalus de 82,5% du capital de l'éditeur spécialisé dans la santé en 2016, a été un "choc important" qui a mené l'entreprise à "doubler de taille", passant de 210 à 450 collaborateurs, a expliqué Frédéric Vaillant dans cet entretien mené fin mai à l'occasion de la Paris Healthcare Week.
Cette transformation s'est accompagnée par l'intégration au sein de Dedalus France -pour l'instant sous la forme de filiales- de trois nouvelles sociétés acquises ces derniers mois par le groupe italien: DL Santé et Infologic-Santé (aujourd'hui Dedalus C&G), rachetées en octobre 2018, et Netika, rachetée en 2017.
Lors de la présentation de ses résultats financiers pour 2018, en avril, Dedalus France a affiché un chiffre d'affaire consolidé de plus de 34 millions d'euros, soit une augmentation de 15,1% à périmètre constant par rapport à 2017.
L'éditeur s'est également félicité d'une progression de la prise de commande de 74% sur l'année passée.
Cette dynamique contraste avec les exercices passés, impactés par la baisse du nombre d'appels d'offres lancés par les établissements de santé français du fait de l'attente autour de la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT).
"Depuis le deuxième semestre 2018, on sent l'activité commerciale redémarrer, avec un volume de commandes qui a énormément grossi et de nouveaux appels d'offres", a partagé Frédéric Vaillant.
Dedalus France va notamment déployer son dossier patient DxCare dans "une vingtaine d'établissements" cette année, a-t-il indiqué.
La consolidation de l'offre de Dedalus France pour les laboratoires de biologie médicale et l'anatomopathologie, permise par les acquisitions de DL Santé, Infologic-Santé et Netika, s'est aussi traduite par la hausse des commandes sur le laboratoire, "d'environ 18% sur 2018", a souligné Frédéric Vaillant.
Un autre axe stratégique de développement pour Dedalus France est la robotique, pour laquelle une division a été créée en mai dernier .
La société, qui développe depuis six ans le robot d'aide à la préparation des chimiothérapies Pharmoduct, espère en vendre "4 à 5 en France d'ici la fin de l'année", a indiqué le directeur général.
A l'occasion de la Paris Healthcare Week 2019, Dedalus France présentait également ses bornes d'accueil pour l'optimisation des parcours des patients à l'hôpital.
La diversification des activités de l'éditeur sur l'organisation des parcours, la biologie médicale et la robotique constitue autant de "nouvelles portes d'entrée" dans les établissements de santé, a relevé Frédéric Vaillant, tout en assurant que l'objectif de Dedalus France "n'est pas d'être hégémonique".
"On ne va pas voir les établissements en leur disant qu'il faut tout changer du sol au plafond en mode 'big bang'. Nous proposons des changements en douceur, qui peuvent se concentrer sur certains modules du dossier patient", a-t-il poursuivi, rappelant "l'évolution modulaire" du DPI DxCare, présentée en janvier.
En septembre prochain, Dedalus France proposera une version spécifique du dossier informatisé pour les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), intitulé DxEhpad. "Quand je vais voir un GHT, un des premiers problèmes qui se pose, c'est le médico-social", a relevé Frédéric Vaillant.
Avec la mutualisation des fonctions informatique au sein des GHT, le directeur général de Dedalus France a confié à TICsanté anticiper "une rationalisation" de l'offre au niveau des éditeurs "dans les deux ans qui viennent".
Il a assuré qu'"au moins deux" opérations de croissance externe étaient envisagées par le groupe en France.
Interrogé par TICsanté sur la dynamique actuelle en matière de numérique en santé, notamment portée par la feuille de route gouvernementale présentée fin avril, Frédéric Vaillant s'est dit "optimiste", saluant le "dynamisme" du responsable ministériel, Dominique Pon.
Il a appelé à "prendre des décisions" et à "les tenir" sur les standards d'interopérabilité à privilégier dans le domaine de la santé, Dedalus France ayant opté pour le standard HL7/FHIR.
Interrogé sur la perspective d'une nouvelle certification des systèmes d'information hospitaliers, actuellement étudiée par la direction générale de l'offre de soins (DGOS), il a invité les pouvoirs publics à "ne pas réinventer la poudre" alors que plusieurs logiciels médicaux vont déjà passer sous un régime de certification auprès d'un organisme notifié dans le cadre du règlement européen sur les dispositifs médicaux qui entrera en vigueur en mai 2020.
"Ces certifications représentent un travail considérable, extrêmement consommateur de ressources", a-t-il expliqué.
Vos réactions