Le Pr Spelle s'est exprimé à l'occasion d'une visite du centre Neuri organisée par Philips sur le thème du "bloc interventionnel du futur" et des thérapies mini-invasives guidées par l'imagerie.
Inauguré en 2016, le centre Neuri rassemble en un même lieu les équipes des hôpitaux Bicêtre et Beaujon (Clichy, Hauts-de-Seine). Il est équipé d'un plateau technique composé de deux blocs opérateurs et d'un secteur d'hospitalisation.
Elle comprend à la fois des systèmes d'imagerie (une machine biplan et une autre monoplan installées au centre Neuri) et des suites logicielles pour le traitement de l'image et l'affichage des données relatives au patient et à l'intervention.
Avec ses deux arceaux, le système biplan permet à l'opérateur d'avoir "en permanence deux images dans deux plans orthogonaux de l'espace" pour guider avec "plus de précision" le geste du neuroradiologue, a souligné Pr Spelle.
L'imagerie est particulièrement sollicitée dans le diagnostic et le traitement des AVC hémorragiques, pour lesquels il faut pouvoir situer un anévrisme à l'intérieur de la boîte crânienne, et le traiter en introduisant des instruments par les vaisseaux (traitement endovasculaire).
"L'imagerie 3D est utilisée en permanence pour voir la morphologie de l'anévrisme" et permet d'accéder à des détails "qu'on ne peut pas détecter" sur une imagerie en deux dimensions comme une angiographie, a expliqué le Pr Spelle.
L'imagerie numérique, proposée depuis 2004 par Philips, combinée à des traitements informatiques, permet aussi d'acquérir en temps réel des scannographies. Ces dernières permettent de voir pendant l'intervention s'il y a une complication comme un saignement, et de rendre visibles les dispositifs médicaux peu opaques aux rayons X, comme des stents à mémoire de forme en nitinol (alliage de nickel et de titane).
Depuis 2012, le centre Neuri a également diminué les doses de radiations auxquelles étaient exposés les soignants et les patients en neuroradiologie interventionnelle avec le système Clarity de Philips. Ce dernier permet, par traitement logiciel, d'améliorer la qualité de l'image tout en diminuant jusqu'à deux tiers la dose délivrée lors d'un examen.
L'hôpital Bicêtre fait aussi appel à des logiciels développés dans le centre de recherche sur l'intelligence artificielle installé par Philips à Suresnes (Hauts-de-Seine) en avril 2018.
Le Pr Spelle a cité l'exemple d'un logiciel calculant le degré de diminution de flux sanguin permis par l'apposition d'un stent et fournissant "une valeur prédictive d'occlusion de l'anévrisme".
Les prochains axes de progrès des technologies informatiques en neuroradiologie interventionnelle concerneront l'intelligence artificielle et le recours à la réalité augmentée pour "seconder le médecin", a estimé le Pr Spelle.
Il a notamment expliqué attendre les évolutions permises par le recours aux lunettes de réalité mixte HoloLens 2, dont la sortie prochaine a été annoncée en février par Microsoft, et qui font l'objet d'un partenariat entre le géant américain et Philips sur leur utilisation en milieu médical.
Nicolas Villain, directeur de recherche de Philips France, présent lors de la visite du centre Neuri, a également indiqué que le nouveau système Illumeo de Philips, décrit comme un "logiciel intelligent clinique" analysant les comptes rendus d'imagerie et localisant automatiquement certains organes sur des clichés, sera officiellement présenté à l'occasion de la Paris Healthcare Week du mardi 21 au jeudi 23 mai à Paris.
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