La plateforme eHop (Entrepôt Hôpital) a été déployée l'année dernière dans cinq CHU du Grand Ouest et à l'Institut de cancérologie de l'Ouest (ICO) à l'initiative du GCS Hugo, afin de mettre en commun les données des établissements pour favoriser la mise en oeuvre d'études cliniques et épidémiologiques, rappelle-t-on.
La plateforme eHop a été codéveloppée avec le CHU de Rennes et l'éditeur Enovacom, filiale d'Orange Business Services.
Christophe Aubé, coordinateur médical du Girci Go, a indiqué à APMnews (site d'informations du groupe APM International dont fait partie TICsanté), le 15 avril, qu'une enveloppe de 600.000 euros sera octroyée pour "4 ou 5 projets" visant à "aider à la structuration" de la plateforme de données de santé et à "son utilisation par des cliniciens et chercheurs du Grand Ouest".
"L'objectif est d'inciter les cliniciens à prendre parti et utiliser la plateforme pour essayer de répondre à des questions cliniques" et que le Girci voit "à travers les réponses à cet appel d'offres quel est le panorama de la région et les gens qui sont intéressés par ce type de données et qu'on n'a pas identifiés".
Pour le moment, une dizaine de lettres d'intention ont été retenues par le Girci. Les projets sélectionnés seront connus "en juillet ou en août". "Les plus structurants et qui ont le plus de chance d'aboutir à une découverte intéressante" seront choisis, a poursuivi Christophe Aubé.
"On est en train de structurer la couche qui va permettre de partager l'ensemble des données", a par ailleurs annoncé Laurence Jay-Passot, déléguée générale du GCS Hugo.
Actuellement, "lorsqu'on fait une étude sur les entrepôts de données de santé [des CHU], on répète la même requête cinq fois, les entrepôts étant identiques et conçus de la même façon [par chaque établissement]. Avant la fin de l'année, l'objectif est de pouvoir faire la requête une fois et qu'elle soit déployée sur l'ensemble des sites" (les CHU et l'ICO), a précisé Christophe Aubé.
Cette structuration de réseau représente un budget annuel de 100.000 €, dépensés pour des chargés de mission ad hoc. Les infrastructures de chaque entrepôt de donnée de CHU sont gérées par les établissements.
La plateforme eHop comptait, "selon des données d'il y a quelques mois", 4,2 millions de patients, 20 millions de séjours et 190 millions de documents, a chiffré Laurence Jay-Passot.
Si le sujet de "l'homogénéité de la plateforme est prioritaire", la question de l'intégration des centres hospitaliers (CH) se posera avec la mise en oeuvre des groupements hospitaliers de territoire (GHT) et la question des systèmes d'information "qui vont être agrégés". C'est un "objectif proche", ont indiqué la déléguée générale et le coordinateur médical.
Egalement, sur le long terme, le Girci "travaille avec les réseaux d'investigateurs pour pouvoir offrir des plateformes interrégionales de recherche et d’essais [cliniques]", a expliqué Laurence Jay-Passot. "Cela nécessite un travail au sein de l'interrégion pour être homogène dans la façon dont contractualise ces sujets-là ", ainsi qu'un "travail juridique".
Le Girci propose une quinzaine de réseaux d'investigateurs désormais. Deux nouveaux réseaux de ce type ont été créés en 2019 sur les soins premiers recours et sur la génétique/génomique.
Cette initiative "donne une cellule d'appui à la recherche pour venir chercher du conseil et de la matière", avec la mise à disposition d'attachés de recherche clinique, un biostatisticien et un medical writer (rédacteur médical), a expliqué Christophe Aubé.
Le Girci s'est fixé comme autre priorité de répondre à des appels à projets de l'Union européenne (UE) en encourageant la mise en place de consortiums, ont indiqué la déléguée générale et le coordinateur médical.
Comme en 2018, des appels à projets "jeunes chercheurs" ont été lancés en 2019 avec pour thématiques "jeune chercheur étude", "jeune chercheur mobilité" et "recherche paramédicale". Un projet pour chaque thématique sera sélectionné. Chacun se verra octroyer une enveloppe de 25.000 euros.
En 2018, une enveloppe de 2,8 millions d'euros a été attribuée à 13 projets dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) interrégional.
Le GCS Hugo regroupe les CHU-CHR des régions Bretagne, Pays-de-Loire, Centre-Val de Loire en qualité de membres fondateurs (Angers, Brest, Nantes, Orléans, Rennes et Tours) et trois membres associés (le centre de lutte contre le cancer -CLCC- de Nantes-Angers, le CH du Mans et le CH départemental de Vendée à La-Roche-sur-Yon), rappelle-t-on.
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