Pour René Caillet, chef de la mission GHT de la FHF présent à cette réunion, "il était opportun, au moment où les projets médicaux partagés se travaillent, d'engager une stratégie commune avec les industriels pour que la trajectoire de cette convergence se mette en place dans les meilleures conditions".
L'objectif de cette réunion avec des représentants de la fédération des professionnels du numérique était de "recueillir la vision des prestataires", "faire connaître les attentes des établissements", et "identifier les leviers qui peuvent être partagés afin d'assurer la meilleure conduite possible des projets", a-t-il énuméré.
Le groupe de travail "Mutualisation" du comité santé du Syntec Numérique est composé de 24 personnes travaillant dans des sociétés de services numériques et d'intégration informatique telles qu'Accenture, IBM ou Atos.
Son président, Christophe Clément-Cottuz, a indiqué à TICsanté avoir particulièrement insisté lors de la réunion sur trois "points de vigilance", au premier rang desquels "la question du financement des projets informatiques".
Se disant "très inquiet" sur la capacité des établissements de santé à financer le "projet de transformation globale" que constitue la convergence informatique dans les GHT, Christophe Clément-Cottuz a souligné que le Syntec Numérique avait évalué à près d'un milliard d'euros le coût total de cette mutualisation.
"Cette évaluation date de 2014 et portait sur une première estimation de 80 futurs GHT. Il faudra sans doute encore plus d'investissements", a-t-il précisé.
La ministre des affaires sociales et de la santé a officialisé en juillet dernier la création de 135 GHT, rappelle-t-on (voir brève du 15 juillet 2016). Elle avait auparavant annoncé lors de la Paris Healthcare Week un plan d'investissement de 2 milliards d'euros sur 2017-21 pour "la santé dans les territoires". L'une des priorités de ce plan doit être "le soutien à l'innovation et au numérique", rappelle-t-on.
La deuxième "alerte" de Christophe Clément-Cottuz, partagée par René Caillet, porte sur la gouvernance des projets informatiques dans les hôpitaux et la montée en puissance des directeurs et responsables des systèmes d'information dans le pilotage de ces projets.
"Le calendrier du décret sur les GHT est très clair, la variable d'ajustement ne pourra pas être le temps. Il faudra donc y mettre le budget mais aussi renforcer les compétences en mode projet dans les établissements", a défendu Christophe Clément-Cottuz.
Une autre question qui "reste à débattre" selon le président du groupe de travail "Mutualisation" du Syntec, porte sur les modalités de passation des marchés pour les projets informatiques communs.
"Nous souhaiterions que la convergence soit un même projet global, porté par un nombre limité d'opérateurs", a-t-il expliqué, militant pour une "massification des achats".
"Il faudrait éviter de se retrouver avec 50 dialogues compétitifs lancés par un même GHT sur différentes composantes de son système d'information ou alors nous craignons que les coûts d'avant-vente explosent", a-t-il fait valoir.
René Caillet et Christophe Clément-Cottuz ont tous deux fait part à TICsanté de leur intention de poursuivre les échanges entre le Syntec Numérique et la FHF afin de préparer au mieux la mutualisation des systèmes d'information au sein des GHT.
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