"Nous avons atteint les trois quarts de la cible et il nous reste encore jusqu'au 31 décembre 2016 pour recevoir les dossiers des établissements de santé qui souhaitent être financés", a rappelé Yannick Le Guen.
Une enveloppe de 154 millions d'euros a déjà été déléguée, dont 58 millions d'euros en amorçage et 95,5 millions d'euros en soutien à l'usage, a précisé le représentant de la direction générale de l'offre de soins (DGOS).
Par ailleurs, 141 millions d'euros ont été engagés pour des établissements de santé déjà sélectionnés et sont dans l'attente d'être délégués dans le cadre du programme Hôpital numérique qui définit, sur la période 2012-16, une stratégie de modernisation des SIH en fixant des cibles d'usages d'outils numériques à partir d'indicateurs concrets.
Ces financements ont bénéficié à 592 établissements de santé dans 23 régions. A titre de comparaison, 248 établissements avaient pu obtenir des financements à hauteur de 61,1 millions d'euros en janvier 2015 (voir dépêche du 29 janvier 2015)
Au total, 18% des établissements de santé ont reçu des financements sur l'ensemble des établissements référencés dans l'observatoire des systèmes d'information de santé (oSIS).
Les agences régionales de santé (ARS) ont veillé à assurer "un niveau de subvention équilibré" entre les établissements de santé relevant de différents statuts, "la volonté du programme Hôpital numérique ayant été de veiller à l'équité de ces financements entre établissements publics et privés", a précisé à TICsanté Didier Alain, responsable de programme à l'Anap.
"Ces chiffres attestent d'une nette progression du niveau d'avancement des établissements au sein du programme Hôpital numérique, et ce quel que soit leur statut", a estimé Yannick Le Guen, qui a précisé que 1.300 établissements de santé avaient atteint l'ensemble des pré-requis exigés par le programme.
Seuls cinq établissements de santé ont pourtant déclaré avoir atteint les cinq domaines fonctionnels détaillés par Hôpital numérique. Ces domaines sont les résultats d'imagerie, de biologie et d'anatomo-pathologie (D1), le dossier patient informatisé et interopérable (D2), la prescription (D3), la programmation des ressources et l'agenda du patient (D4) et le pilotage médico-économique (D5).
"Nous avons validé en comité de pilotage une simplification des critères d'entrée dans le programme Hôpital numérique et du cadre d'analyse et de sélection des dossiers financés", a par ailleurs annoncé Yannick Le Guen.
Cette simplification vise à limiter l'hétérogénéité des réponses des établissements de santé, en définissant "plus clairement" les attentes sur chacun des indicateurs du programme et donc à faciliter le dépôt de candidatures et leur traitement.
"Il reste des progrès à faire sur l'échange et le partage d'informations au sein des établissements de santé, la vague de dématérialisation n'est pas encore finie", a reconnu Yannick Le Guen.
Il a insisté sur deux axes de développement de cette transition numérique du secteur de la santé : "l'administratif et la planification des ressources", et "la coordination de l'ensemble des offreurs de soins au sein d'un territoire et autour du patient", qualifié de "point de focalisation" de la loi de modernisation du système de santé qui "vise à mettre en place une régulation autour du patient".
Alors que le programme Hôpital numérique touchera à sa fin en 2016, Yannick Le Guen a estimé qu'il était "la première brique nécessaire pour instaurer l'ancrage territorial qui permettra de dialoguer avec l'ensemble des acteurs" et que "le plus important est d'avoir collectivement défini cette stratégie".
L'intérêt du programme dépasse la fixation d'indicateurs et de cibles d'usage et se révèle dans la formation d'un réseau de professionnels impliqués dans la modernisation des SIH, ont rappelé plusieurs intervenants lors de la journée nationale organisée par l'Anap.
"C'est un chantier qui provoquera des effets au-delà de sa propre fin, notamment un effet d'entraînement sur la santé de parcours", a déclaré Christian Anastasy, directeur de l'Anap, qui a fait part d'une "dynamique bien enclenchée qu'il va falloir s'attacher à entretenir".
L'Anap a notamment désigné une centaine d'ambassadeurs, qui sont intervenus dans plus de 200 établissements de santé, a-t-il indiqué.
La dernière année du programme Hôpital numérique va s'attacher à faire vivre ce réseau avec la création sur la plateforme www.monhopitalnumerique.fr d'une "communauté de pratiques" qui permettra de créer des groupes de réflexions de "huit à 10 professionnels de santé", accompagnés par un expert de l'Anap autour de problématiques précises de modernisation des SIH.
L'Anap va également lancer en 2016 une étude prospective sur les métiers des directeurs de systèmes d'information (DSI) et poursuivre le chantier "d'adaptation des parcours de formation continue", notamment auprès des instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi).
Une version bêta de l'outil de mutualisation et d'externalisation des systèmes d'information de santé (Mesis) sera enfin testée de février à avril 2016 pour aider les établissements de santé à se projeter dans une mutualisation effective de leurs systèmes.
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