Life Sciences était jusqu'ici la division santé du laboratoire de recherche Google X, au côté de la biotech Calico, rappelle-t-on (voir dépêche du 13 août). Lors de l'annonce par Google de la création d'une nouvelle maison-mère baptisée Alphabet, le 11 août, la transformation de Calico en une société distincte avait été annoncée, mais pas celle de Life Sciences.
Dans un billet publié sur son compte Google+, Sergey Brin, président d'Alphabet, annonce que "l'équipe de Life Sciences est prête à passer de notre labo X à une société autonome".
Il rappelle qu'il y a trois ans, l'équipe de ce qui allait devenir Life Sciences s'est lancée dans un projet de lentille connectée, "un immense challenge technique avec des applications importantes pour la santé". Ces lentilles doivent détecter le taux de sucre dans l’organisme pour rendre le traitement des diabétiques plus facile.
Sergey Brin se dit "ravi des progrès accomplis" par l'équipe de Life Sciences et explique ne pas avoir imaginé à l'époque "le potentiel de cette initiative".
En trois ans, la division a annoncé la mise au point de nanoparticules destinées à la détection précoce des maladies, d'un moniteur d'activité cardiaque et le lancement de "Baseline Study", un projet d'analyse du génome humain.
"La structure d'évaluation [de Life Sciences] sera différente, mais les objectifs restent les mêmes", écrit Sergey Brin. "Ils continueront à travailler avec d'autres sociétés de sciences du vivant pour faire avancer des nouvelles technologies des premières phases de R&D jusqu'aux essais cliniques et – espérons-le – transformer la façon dont nous détectons, prévenons et gérons la maladie", ajoute-t-il.
L'entité Life Sciences sera dirigée par le biologiste et généticien américain Andrew Conrad, embauché par Google en 2013. La société regroupe environ 150 personnes, notamment des ingénieurs en informatique, des oncologues et des experts en optique.
Dans une interview au journal Le Monde, en avril, Andrew Conrad expliquait, à propos du business model de Google X, que Life Sciences ne gagnera "pas un centime avec des projets comme la Baseline Study". En revanche, "développer des outils comme les lentilles intelligentes et les licencier est profitable", ajoutait-il.
Il disait aussi ne pas voir les laboratoires pharmaceutiques comme des concurrents, mais comme des partenaires : "Google n’a pas vocation à développer de nouveaux médicaments ou à produire des millions de lentilles de contacts ! Les laboratoires ont l’expertise requise pour conduire des essais cliniques et franchir toutes les étapes réglementaires", déclarait-il.
Life Sciences a d'ailleurs signé des partenariats avec le suisse Novartis, premier laboratoire pharmaceutique mondial, et avec Biogen, géant américain des biotechnologies.
mb/ab
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