Intervenant lors de l'inauguration officielle de cette neuvième édition de l'université d'été, Monique Cavalier a rappelé la volonté de la région Midi-Pyrénées "d'accélérer sa transformation numérique", notamment dans le domaine de la santé.
Elle a cité en exemple les 38.800 actes de télémédecine déjà réalisés dans la région (cf dépêche du 1er juillet), l'importante utilisation de la messagerie sécurisée de santé ou le fait que "100% des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) se font dans le cadre d'un dossier médical partagé en cancérologie". "Cela montre qu'au-delà des principes généraux, nous avons un souci de développement pratique" et une "avance opérationnelle", a-t-elle souligné.
L'ARS Midi-Pyrénées s'était portée candidate au programme Territoire de soins numérique (TSN), mais n'a pas été retenue par les services du Premier ministre et du ministère chargé de la santé. "Tant pis pour eux", a lancé Monique Cavalier.
"Nous allons continuer à capitaliser sur la mobilisation des acteurs autour de ce territoire, qui sera pilote dans une approche territoriale globale de déploiement de la télémédecine dans les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] et les maisons de santé pluridisciplinaires", a-t-elle annoncé.
"Le projet comporte moins d'outils technique que TSN, mais capitalise sur cette habitude et ces souhaits de coopérations entre professionnels de santé, avec les mêmes objectifs qui sont d'éviter les hospitalisations des résidents d'Ehpad et de faciliter l'accès aux avis médicaux", a précisé Monique Cavalier à l'APM.
"Le territoire du Tarn avait été fortement mobilisé lors d'une démarche de recensement des besoins, dans le cadre de notre réponse à l'appel à projets TSN", a poursuivi Jérôme Falerne, chargé de mission à l'ARS, lors d'un entretien à l'APM. "Il y a, dans ce territoire, une très bonne dynamique ville-hôpital, avec des besoins d'un côté, des capacités de réponse de l'autre", assure-t-il.
La démarche Pâstel, engagée en mai, vise donc à cartographier l'ensemble des demandes des Ehpad, des maisons de santé pluridisciplinaires "et à terme de l'ensemble des libéraux". Les spécialités présentes sur le territoire et leurs disponibilités seront aussi répertoriées.
Sur la base de ce recensement, "une feuille de route sera transférée au groupement de coopération sanitaire (GCS) Télésanté Midi-Pyrénées, dont la mission est le déploiement des solutions de télémédecine", indique Jérôme Falerne.
La particularité de la démarche est "qu'elle s'intéresse à l'ensemble du territoire, alors que les déploiements de projets de télémédecine se sont faits jusqu'à présent sur de petites échelles", explique le chargé de projet. "Nous voulons passer à l'étape supérieure et intégrer la télémédecine dans un schéma régional d'organisation des soins", ajoute-t-il. L'ARS a également la volonté de "ne pas centraliser l'expertise sur Toulouse", mais plutôt de "laisser place à la gradation des soins".
Cette démarche, rendue possible par la refonte de l'Espace numérique régional de santé devrait aboutir à de premiers déploiements à partir de la fin d'année. Elle aura ensuite vocation à être étendue sur l'ensemble de la région Midi-Pyrénées, voire du Languedoc-Roussillon dans le cadre de la fusion entre les deux régions.
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