Créé en 2011, Carenity emploie aujourd'hui 14 personnes. La jeune entreprise vise notamment à aider les internautes à trouver "une aide concrète auprès de personnes partageant les mêmes questions de santé qu'eux", explique son site internet.
Au-delà de sa dimension sociale, "c'est aussi un institut d'étude de santé", a expliqué Michael Chekroun. Carenity réalise des enquêtes en ligne auprès de ses adhérents, c'est-à -dire les personnes inscrites sur le site, qu'elles le fréquentent régulièrement ou non. La société en revendique 80.000, dont 70.000 en France. Environ 85% d'entre eux sont des malades chroniques, la part restante regroupant des proches et des aidants.
Une cinquantaine d'études sur le parcours de soins des patients ont à ce jour été réalisées par le site internet. Les autres thèmes abordés sont l'observance et les critères d'acceptabilité des traitements.
A travers ces enquêtes, la société collecte des données sur le quotidien de patients volontaires et les utilise pour produire des études de marché qui sont commercialisées auprès de l'industrie pharmaceutique, de sociétés d'études en santé ou d'instituts de recherche. La quasi-totalité du chiffre d'affaire de Carenity provient de cette activité, a indiqué son président.
En juin 2014, plusieurs représentantes d'associations de patients avaient exprimé dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde leurs inquiétudes au sujet de la finalité commerciale de ce type de communautés en ligne, rappelle-t-on.
En contrepartie de l'utilisation de leurs données et de leur participation à une enquête, les adhérents ont accès à une synthèse des résultats. Des outils pour "mieux vivre sa maladie au quotidien" sont également développés, comme "un tableau de bord de l'évolution de leurs symptômes".
"Cette levée de fonds va permettre à carenity.com de renforcer son équipe avec des profils internationaux et des experts en analyse de données", explique Michael Chekroun dans un communiqué diffusé lundi. L'objectif est d'atteindre les 150.000 adhérents d'ici fin 2015 et de développer de nouveaux outils de "social media intelligence".
Michael Chekroun souhaite notamment "automatiser le travail d'analyse des données", actuellement réalisé par des employés de la société.
Parallèlement à cette levée de fonds, Carenity s'est doté d'un comité stratégique qui doit l'accompagner dans sa croissance. Ses membres sont François Sarkozy, médecin et consultant en stratégie de la santé, Olivier Jacquesson, ancien président de Hoechst-Marion-Roussel puis Aventis (aujourd'hui Sanofi), Stéphane Distinguin, fondateur de Fabernovel et président de Cap Digital, et Grégory Salinger, ancien cadre dirigeant de Microsoft et MSN France.
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