L'Asip Santé a fait le point sur le déploiement de la messagerie sécurisée lors des Salons de la santé et de l'autonomie, fin mai à Paris
Les établissements de santé peuvent rejoindre le dispositif en tant qu'opérateurs MSSanté (lorsqu'ils gèrent leur dispositif de messagerie), en bénéficiant du service d'un opérateur MSSanté tiers, ou en équipant individuellement leurs personnels soignants d'une adresse nominative sécurisée depuis le mois de janvier 2014, rappelle-t-on (voir dépêche du 16 décembre 2013).
Depuis cette date, l'Asip Santé, avec le soutien de la direction générale de l'offre de soins (DGOS), accompagne quinze établissements volontaires* dans l'implémentation et l'utilisation du service. Leur expérience servira à outiller l'ensemble des établissements et à améliorer le service. Onze établissements sont en train de migrer vers la messagerie et deux autres le feront courant juin.
Ces "bêta-testeurs" ont déjà été à l'origine d'évolutions du service, a expliqué Vladimir Vilter, responsable de mission à l'Asip Santé.
Une "liste rouge" a été créée, afin d'éviter au professionnel qui le souhaite d'être contacté directement par un confrère, sans que ce dernier ne passe par le secrétariat.
L'accès au service et à l'annuaire MSSanté a aussi été rendu plus intuitif.
Trois domaines ont été ouverts sur le service, pour les infirmiers, les masseurs-kinésithérapeutes et les pédicures-podologues. A titre expérimental, un domaine social.mssante.fr sera prochainement ouvert dans le cadre des expérimentations Paerpa, a ajouté Vladimir Vilter.
Autre nouveauté : une option de "dématérialisation des échanges", qui permet aux professionnels de ne pas recevoir par courrier papier les éléments reçus par voie électronique.
L'Asip Santé lancera en juillet son application mobile MSSanté. Elle se présente sous la forme d'une application mail classique, avec un accès à l'annuaire MSSanté et une sécurité renforcée. Pour l'utiliser, il est nécessaire "d'enrôler" son appareil mobile en flashant un QR code généré sur le site internet du service, après une première identification grâce à la carte CPS.
Plusieurs établissements ont présenté des retours d'expérience sur le stand de l'Asip (voir les présentations sur le site de l'Asip Santé).
Jean-Daniel Lepillé, directeur des systèmes d'information de la Clinique Pasteur à Evreux, a salué l'arrivée de ce service, qui a permis de standardiser et de sécuriser les échanges. Jusque-là , les professionnels de la clinique utilisaient leur propre adresse de messagerie (Orange, SFR, Gmail…), a-t-il indiqué. Pour un "coût quasi-nul", ce déploiement a pu se faire "rapidement et simplement", a-t-il témoigné. Il a ajouté que le service permettait d'améliorer la communication entre professionnels du bassin de santé.
Le déploiement est plus compliqué au centre hospitalier de Lens, où de nombreux professionnels utilisaient déjà la messagerie médicale sécurisée Apicrypt, éditée par l'Association pour la Promotion de l'Informatique et de la Communication en Médecine (Apicem).
Ces utilisateurs étaient "très réticents" quant au basculement vers une nouvelle messagerie, le futur de leur adresse actuelle ou la diffusion de leur adresse MSSanté. Ils font partie de ceux qui ont expressément demandé la mise en place d'une "liste rouge".
Concernant Apicrypt, Vladimir Vilter a indiqué qu'il n'y avait "pas d'obstacle technique" à la mise en place d'un système interopérable entre Apicrypt et MSSanté. L'Asip "travaille" avec Apicem, a-t-il dit, laissant le soin à l'association de faire ses propres annonces sur ce sujet.
Le principal objectif des messageries sécurisées de santé est de permettre à tout professionnel de santé d'adresser un courrier électronique sécurisé à un autre praticien, au sujet d'un patient dûment informé et qui ne s'y oppose pas, comme il pourrait le faire par voie postale. Il doit permettre à terme d'alimenter le dossier médical personnel (DMP) et d'engager une prescription électronique, rappelle-t-on (voir dépêche du 30 avril 2013). /mb
*Les établissements engagés sont :
CHU de Clermont-Ferrand (Auvergne)
CHU de Lille (Nord Pas de Calais)
CHU de Rouen (Haute Normandie)
CHU de Montpellier (Languedoc Roussillon)
CLCC de Rouen (Haute Normandie)
CHLVO de Challans (Pays de la Loire)
CH de Saint-Denis (Ile de France)
CH d'Eaubonne-Montmorency (Ile de France)
GH Paris Saint-Joseph (Ile de France)
CH de Sélestat (Alsace)
CH de Lens (Nord Pas de Calais)
CH de Montluçon (Auvergne)
CH de Compiègne-Noyon (Picardie)
Clinique du Cèdre (Haute Normandie)
Clinique Pasteur – Evreux (Haute Normandie)
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