Dans cette contribution intitulée "Ce que l'ordre souhaite retrouver dans la publication officielle de la SNS", le Cnom cite parmi ses axes prioritaires "l'inclusion des avancées technologiques et numériques dans les politiques de santé au bénéfice des patients et au service des professionnels".
Il explique "l'apparente lenteur dans le déploiement des moyens innovants" en matière de santé par les "appréhensions du corps social" que ces innovations suscitent.
"Il nous paraît donc essentiel qu'une pédagogie active, prenant en compte les objections formulées, soutienne le portage politique des avancées technologiques et numériques en soulignant les bénéfices qu'elles apportent sans masquer les risques qu'elles comportent", détaille-t-il.
Appelant de ses voeux "une réforme globale de la formation", le Cnom souhaite qu'une formation "à la e-santé en général et à la télémédecine en particulier" soit intégrée à "tous les parcours de formation en santé".
"Elle doit être intégrée à un enseignement incluant les concepts de mission territoriale, de relations ville/hôpital et de relations professionnels de santé/usagers", ajoute-t-il.
Il souhaite aussi que "la transmission instantanée des données patients et des données concernant leur parcours de soins" fasse l'objet d'un enseignement spécifique, "incluant la sécurité et la confidentialité qui doivent protéger ces données".
"C'est une véritable culture du partage sécurité des informations qu'il faut injecter dans l'enseignement de tous les acteurs de santé", estime-t-il.
Le Cnom souhaite par ailleurs inclure à la formation universitaire initiale des professionnels "une formation à la modélisation de la décision et à l'utilisation de logiciels d'aide à la décision" et "un enseignement dédié aux avancées technologiques lourdes allant de la génomique à la robotique".
Le Conseil rappelle dans sa contribution à l'élaboration de la SNS sa volonté de réviser le décret de mars 2010 relatif à la télémédecine (voir dépêche du 9 octobre 2017), notamment afin d'y inclure le téléconseil personnalisé.
Concernant les applications mobiles de santé et les objets connectés, il "estime qu'un label public portant à la fois sur la fiabilité de l'appli ou objet et sur la protection des données personnelles serait de nature, en créant la confiance de l'utilisateur comme du prescripteur, d'en développer les usages".
Il appelle aussi une mise en oeuvre rapide de la prescription électronique, qu'il s'agisse de prescrire des médicaments ou des examens médicaux, et l'accélération de la production d'un référentiel sur la force probante des documents médicaux dématérialisés.
Le Cnom insiste sur le nécessaire développement des moyens sécurisés d'échange et de partage de données entre praticiens, comme les messageries sécurisées ou le dossier médical partagé (DMP), "sujets sur lesquels les politiques publiques doivent être très volontaristes" selon le Conseil.
Le Cnom indique enfin qu'il produira "en janvier 2018" une communication publique assortie de recommandations sur les dispositifs liés à l'intelligence artificielle.
La contribution du Cnom Ă la SNS 2018-2022
rm/ab
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