La plupart des interventions développées pour améliorer l'observance de la corticothérapie inhalée sont coûteuses, compliquées, peu efficaces et d'une durée limitée, indiquent Bruce Bender de l'université du Colorado à Denver et ses collègues dans JAMA Pediatrics.
Ils ont voulu tester une nouvelle approche qui repose sur les technologies de l'information et de la communication, couplant un logiciel de reconnaissance vocale par téléphone et les dossiers médicaux électroniques des patients.
L'étude a été menée au sein du réseau de santé Kaiser Permanente du Colorado, auprès de 1.187 enfants de 3 à 12 ans, recevant une prescription de corticoïde inhalé pour traiter un asthme persistant. Ils ont été randomisés entre un suivi par rappels téléphoniques automatiques et un suivi classique pour deux ans.
Le système de rappels téléphoniques utilise un logiciel qui génère une conversation par étapes avec les parents, à partir des données de chaque enfant (son âge, son sexe, le nom de son traitement, de son médecin), les prévient lorsqu'il faut renouveler le traitement et délivre des messages sanitaires, comme l'importance de bien prendre le traitement lors de la période pollinique ou en hiver, de se faire vacciner aussi contre la grippe par exemple. Les parents ont aussi la possibilité de demander à être rappelés par une infirmière spécialisée ou un pharmacien.
L'analyse en intention de traiter montre qu'à l'issue de l'étude, l'observance pour la corticothérapie inhalée était de 25,4% supérieure chez les enfants suivis avec le système de rappels téléphoniques par rapport aux enfants suivis de manière habituelle, avec une délivrance du traitement couvrant respectivement 44,5% et 35,5% des jours de prescription.
Cependant, la meilleure observance associée aux rappels téléphoniques n'a pas permis de réduire de manière significative le recours aux traitements symptomatiques ou les visites aux urgences, ces dernières étant toutefois déjà peu nombreuses.
Ces résultats suggèrent que les technologies de l'information et la communication peuvent être utiles pour améliorer l'observance thérapeutique chez les enfants asthmatiques et d'autres études sont nécessaires pour vérifier qu'elles peuvent aussi avoir un impact clinique et un intérêt économique, concluent les chercheurs.
(JAMA Pediatrics, édition en ligne du 9 février)
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