L'étude TNS Sofres (*) pour la société de conseil en santé Patients & Web et LauMa communication montre que 49% des Français et 57% des internautes ont déjà utilisé internet pour rechercher des informations médicales ou sur la santé, par le biais d'un ordinateur (100% d'entre eux) ou d'un appareil mobile (28%). 33% des internautes ont même déjà échangé sur le thème de la santé.
Les internautes utilisent à 92% cet outil pour rechercher des informations sur les maladies. Ils sont également 63% à rechercher des informations sur les traitements et médicaments, et 56% à chercher les coordonnées d'un médecin ou d'un hôpital.
Ils sont 58% à penser que le web enrichit le rapport médecin-patient et 61% estiment que les informations trouvées en ligne permettent de mieux prendre en charge sa santé ou celle de ses proches.
Car cette utilisation d'internet ne vise pas à remplacer les consultations. Seuls 19% des patients se renseignent avant d'aller voir un médecin ("pour mieux comprendre ce que le médecin va dire", à 63%) et 34% après la consultation. "Non pas pour remettre en cause le diagnostic, mais pour avoir des informations complémentaires, a expliqué Emmanuelle Klein, directrice associée de LauMa communication. Cela est peut-être un signe que les consultations sont trop courtes ?"
Cette prise de renseignement reste-t-elle un tabou ? 51% des internautes ne disent pas à leur médecin qu'ils consultent internet sur des questions de santé.
Parmi les Français qui ne vont pas sur l'internet santé – outre les 24% qui ne sont pas connectés ou ne savent pas s'en servir – la majorité (54%) explique qu'elle ne parle santé "qu'avec le médecin ou le pharmacien". 18% des sondés indiquent ne pas avoir confiance dans internet sur la santé. Cette réticence s'amoindrirait en cas de validation des contenus, en particulier par les professionnels de santé, mais moins par les pouvoirs publics.
Au-delà de la recherche et le partage d'information, les internautes sont sceptiques sur certaines pratiques, jugées trop compliquées. Ils sont 74% à trouver "inintéressante" la possibilité de créer un dossier médical en ligne, et la même proportion ne trouve aucun intérêt à la visioconférence avec un médecin.
Pis, selon le second sondage réalisé par Doctissimo (**): 53,21% des malades chroniques ne savent pas s'ils possèdent ou non un dossier médical personnel (DMP) et 48,17% ne savent pas s'ils ont un dossier pharmaceutique (DP).
Les internautes atteints de maladies chroniques sont pourtant très renseignés, puisqu'ils sont 41,97% à se connecter deux à trois fois par semaine pour rechercher des informations. Ils utilisent pour cela toute sorte de sources : sites spécialisés (92,66%), encyclopédiques (45,64%), associatifs (30,28%) et institutionnels (près de 25%).
Spécificité intéressante, les malades chroniques sont 68% à rechercher des témoignages de personnes atteintes de la même maladie qu'eux. A l'inverse, ils sont très peu intéressés par les blogs de médecins et ne les suivent pas sur les réseaux sociaux (seuls 7,25% des malades chroniques suivent un médecin et 6,04% un hôpital sur un réseau social alors qu'ils sont sept sur dix à y avoir un compte).
Près de la moitié des malades chroniques participent à des chats ou des réseaux sociaux. "Ils veulent des informations sur le vécu, du partage, du soutien, tout ce qui ne peut pas être apporté par un professionnel de santé", analyse la blogueuse Catherine Cerisey.
Le Professeur Franck Chauvin, cancérologue, n'est pas contre un tel partage. "C'est de l'information d'expérience, pas de savoir, mais on sait que l'information des patients experts est valide", a-t-il expliqué. Il a aussi rappelé que différentes études ont montré que plus le patient est impliqué, plus les coûts et les complications liés à la maladie diminuent.
Les malades chroniques sondés souhaitent justement s'impliquer: 70,18% souhaitent avoir des formations en ligne et 78% suivre des conférences sur leur pathologie, à l'image de ce que propose l'association Vivre sans thyroïde (33.000 vues sur Youtube). /mb
(*)Etude TNS Sofres pour LauMa communication et Patients & Web, réalisée par téléphone entre le 4 et le 6 février 2013 : échantillon de 1 002 individus de 18 ans et plus représentatif de la population nationale.
(**) Etude Doctissimo pour LauMa communication et Patients & Web, réalisée par internet entre le 4 et 21 mars 2013, 691 répondants dont 436 personnes touchées par une maladie chronique, dont 278 en ALD (Affection de Longue Durée avec une prise en charge à 100%)
Vos réactions
Afficher/Masquer les commentaires (1)