En proie à des difficultés financières persistantes, l'hôpital a dû "trouver une solution pour remplacer économiquement le parc informatique, tout en garantissant un outil performant pour les utilisateurs", a déclaré Sylvie Ducharme, directrice du système d'information du groupement hospitalier Le Creusot-Montceau, lors d'un atelier de retour d'expérience sur le thème "système d'informations et développement durable" aux journées Athos.
L'établissement a fait le choix du Raspberry Pi, un nano-ordinateur de la taille d'une carte de crédit, qui permet l'exécution de plusieurs variantes du système d'exploitation libre GNU/Linux et des logiciels compatibles. Il est fourni nu (sans boîtier, alimentation, clavier, souris ni écran) dans l'objectif de diminuer les coûts et de permettre l'utilisation de matériel de récupération. Sa consommation est de 2W, contre 120W au minimum pour un ordinateur classique.
Le prix de vente est de 40 euros. "En ajoutant la connectique et de grands écrans HDMI, le coût de chaque poste a été de 150 euros pour l'établissement", a précisé Sylvie Ducharme. C'est loin des 400 à 500 euros d'un ordinateur classique, d'autant que les frais d'entretien du Raspberry Pi sont quasiment inexistants.
Le service des urgences a été entièrement équipé en premier. Les autres services suivent, au fur et à mesure que le matériel doit être remplacé.
Pour l'hôpital, l'installation de cette technologie correspond aux directives du ministère de la santé qui encourage l'utilisation des logiciels et solutions libres à faible coût et permet de "sortir du diktat des éditeurs comme Microsoft", avait déclaré en juillet à l'APM Jean-Dominique Marquier, secrétaire général du groupement. Il observait alors qu'après trois mois de test, le bilan était positif. Le seul inconvénient est la compatibilité limitée avec le système Microsoft, précisait-il.
L'ordinateur dispose de 512 Mo de mémoire vive et d'un processeur puissant. C'est suffisant pour faire tourner la plupart des logiciels, mais l'hôpital a néanmoins choisit de déployer une solution de centralisation et de virtualisation des postes de travail. "Cela permet de répondre aux problématiques de mobilité : les soignants passent d'un poste à l'autre, sortent de l'établissement, etc.", a expliqué Xavier Hameroux, directeur commercial de Systancia, éditeur de logiciel de virtualisation de postes de travail et d’applications qui a accompagné le groupement hospitalier.
Cette centralisation permet à tout le parc informatique de bénéficier en temps réel des évolutions logicielles. Un avantage valable aussi pour les postes les plus anciens : puisque les logiciels sont virtualisés et tournent sur des serveurs, la puissance des ordinateurs n'est plus un problème.
La virtualisation des postes de travail rend ceux-ci administrables à distance, ce qui limite de façon importante les déplacements et permet des temps d'intervention plus courts pour les services informatiques, a ajouté Xavier Hameroux.
Le groupement hospitalier continue quand même d'acheter des ordinateurs classiques, en particulier pour ses développeurs et ses salles de formation. Un "client lourd évolutif" onéreux, mais qui représente moins de 10% du parc.
Raspberry Pi a aussi une dimension éthique mise en avant par l'établissement. Les bénéfices de la fondation Raspberry grâce aux ventes de son ordinateur lui permettent de mettre en œuvre des actions humanitaires dans les pays en voie de développement. /mb
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